Lutte contre la désinformation : Africheck initie des journalistes tchadiens au fact-checking
À N’Djamena, les 18 et 19 septembre 2024, la plateforme africaine Africheck a organisé une formation destinée à renforcer les compétences des journalistes dans la lutte contre la désinformation. Cette initiative, qui s’inscrit dans une tournée continentale, a permis à une vingtaine de professionnels de la presse de divers horizons (presse écrite, radio, télévision et médias en ligne) d’acquérir des outils essentiels pour vérifier l’exactitude des informations dans un environnement médiatique souvent saturé de fausses nouvelles.
L’objectif central de cette formation d’Africheck est clair : donner aux journalistes les moyens de détecter rapidement les fausses nouvelles et d’assurer une information de qualité. Encadrés par Naïssem Isabelle Ngardoum et Deuh’b Zizou, deux experts en fact-checking, les participants ont pu se familiariser avec des concepts tels que la mésinformation, la désinformation et la malinformation. « Dans un monde où l’accès à l’information est immédiat, il est crucial de donner aux professionnels des médias les compétences nécessaires pour analyser, vérifier et contextualiser les données », a expliqué Isabelle Ngardoum lors de l’une des sessions.
Renforcer la vigilance face aux fausses informations
En effet, la prolifération des fausses informations sur le continent africain rend impérative la maîtrise des techniques de vérification. Au-delà des outils technologiques et des méthodes de recherche, Zizou a souligné l’importance de développer une intuition journalistique aiguisée et de faire appel à un sens critique naturel. Cette approche hybride, mêlant technologies et jugement humain, est essentielle pour filtrer les contenus douteux qui circulent sur les réseaux sociaux et autres canaux de communication.
Pour Donis Ayivi, consultant auprès d’Africheck, cette initiative continentale vise à encourager un journalisme responsable. « Cette tournée de formation favorisera la diffusion des informations bien vérifiées et contribuera à freiner la propagation de la désinformation qui se développe de plus en plus en Afrique », a-t-il affirmé. L’idée est de former une nouvelle génération de journalistes capables de servir de rempart contre les fausses nouvelles.
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Une démarche continentale d’Africheck pour un journalisme responsable
Ayivi a également insisté sur la nécessité de multiplier ce genre d’initiatives dans les provinces du Tchad, souvent moins accessibles à la formation continue. Les participants à la session de N’Djamena ont partagé cet avis, estimant que des formations similaires devraient être organisées à l’échelle nationale pour renforcer l’ensemble des rédactions, notamment celles éloignées des centres urbains. Ils ont également plaidé pour que ces nouvelles compétences soient partagées au sein de leurs équipes rédactionnelles, par le biais de séances de restitution, afin de maximiser l’impact de cette initiative.
Cette formation marque ainsi une étape clé dans la lutte contre la désinformation au Tchad, et plus largement en Afrique. Africheck entend poursuivre son engagement en multipliant les formations de ce genre, afin que la qualité de l’information, pilier d’une société bien informée, soit renforcée.
Tony A.