mardi, décembre 3 2024

Du 15 au 17 juillet 2024, Dakar accueille la 4ème conférence de l’Académie africaine de Neurologie, un événement crucial où neurologues et praticiens de tout le continent se réunissent pour échanger sur les avancées en neurosciences. Parmi les préoccupations majeures de cette année figure la hausse inquiétante des accidents vasculaires cérébraux (AVC), désormais un véritable problème de santé publique touchant une population de plus en plus jeune.

L’augmentation des AVC chez les enfants et les jeunes adultes soulignent l’urgence d’une action concertée pour contrer ce fléau. En effet, les AVC représentent un défi majeur pour la santé publique en Afrique, et leur augmentation chez les jeunes nécessite une réponse urgente et coordonnée. Les experts réunis à Dakar appellent donc à une action concertée des gouvernements, des organisations de santé et de la société civile pour lutter contre cette épidémie silencieuse

Les AVC, une épidémie silencieuse qui frappe les jeunes

Premier motif d’hospitalisation et de décès en neurologie au Sénégal, les AVC se multiplient à un rythme alarmant. Ce phénomène n’est pas isolé au Sénégal mais se retrouve à l’échelle continentale. Les victimes d’AVC sont de plus en plus jeunes, ce qui soulève de sérieuses préoccupations pour l’avenir de la santé publique en Afrique.

En Afrique subsaharienne, les AVC représentent la troisième cause de mortalité et d’incapacité motrice dans les centres de neurologie. À Dakar, 45 % des hospitalisations en neurologie au CHU de Fann sont dues aux AVC, tandis qu’à Lomé, au Togo, le taux atteint 32,9 % au CHU Campus (AJNS – African Journal of Neurological Sciences).

Le professeur Amadou Gallio Diop, neurologue de renom, met en garde contre cette tendance : « C’est un problème majeur qui monte crescendo au fil des ans. Ça n’a rien de mystérieux, c’est l’accumulation de facteurs de risques qui s’acquiert avec une alimentation trop grasse, trop sucrée et trop salée. »

Les facteurs de risque pour les AVC chez les jeunes incluent l’obésité, le diabète, l’hypertension et le tabagisme, des conditions de plus en plus fréquentes en raison des changements de mode de vie et des habitudes alimentaires. Cette situation est aggravée par le manque de sensibilisation et de prévention, ainsi que par une insuffisance de ressources médicales et de personnel qualifié.

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Urgence neurologique : sensibiliser et former

Face à cette crise de santé publique, les neurologues appellent à une multiplication des campagnes de sensibilisation sur les dangers d’une mauvaise alimentation et la nécessité de maintenir un mode de vie sain. Ils insistent également sur l’importance de la formation des médecins généralistes pour une prise en charge précoce des AVC et la formation de neurologues, encore trop peu nombreux sur le continent.
Au Sénégal, par exemple, on comptabilise seulement 64 neurologues, soit 1 pour 500 000 habitants. Bien que ce soit l’un des meilleurs ratios en Afrique subsaharienne, il reste largement insuffisant pour répondre aux besoins croissants.

Le professeur Diop souligne la nécessité d’améliorer les infrastructures médicales et d’augmenter le nombre de spécialistes formés pour traiter les urgences neurologiques. « Nous devons investir dans la formation et l’équipement pour pouvoir traiter les AVC rapidement et efficacement. Chaque minute compte dans ces cas, et il est crucial que nous soyons prêts à intervenir immédiatement. »

En investissant dans la prévention et la formation, l’Afrique peut espérer réduire l’impact des AVC et sauver des vies. Il est essentiel de promouvoir des habitudes de vie saines, d’améliorer l’accès aux soins de santé et de renforcer la formation des professionnels de santé. La conférence de l’Académie africaine de Neurologie se termine sur une note d’espoir, avec des engagements renouvelés pour combattre ce fléau et améliorer la santé neurologique sur le continent.

Sandrine A.

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