La région de Tiaret, située dans le nord de l’Algérie, est en proie à une crise de l’eau sans précédent. Depuis des mois, une sécheresse prolongée prive ses habitants d’eau potable, suscitant une vague de mécontentement et de manifestations. Alors que le président Abdelmadjid Tebboune avait promis des solutions avant l’Aïd el-Kébir, la population dénonce des promesses non tenues et une situation qui perdure.
Le défi pour le gouvernement algérien est désormais de trouver des solutions durables et équitables pour répondre à cette crise de l’eau. Les promesses doivent se transformer en actions concrètes pour apaiser la colère et redonner espoir à la population de Tiaret. Le temps presse, et la résilience des habitants atteint ses limites.
Des manifestations inédites dans une Algérie en pénurie
Les habitants de Tiaret, région semi-désertique de l’Algérie, ne reçoivent de l’eau potable qu’une fois par semaine, voire une fois toutes les deux semaines. Cette pénurie chronique a plongé la population dans le désarroi et la colère. Des routes ont été bloquées par des pierres, et des barricades ont été érigées dans un pays où les manifestations sont habituellement rares.
La situation est telle que le barrage de Ben Khedda à Tiaret est complètement asséché. Un tweet de Harrys Brikh témoigne de l’urgence : « La crise de l’eau plonge les habitants dans un désarroi profond. Plus que jamais, il faut que les ingénieurs algériens rentrent en Algérie. » La colère monte d’autant plus que le ministre de l’Intérieur avait promis, lors d’un conseil des ministres convoqué en urgence début juin, que l’eau coulerait à flots avant l’Aïd el-Kébir. Cependant, ces promesses restent lettre morte pour de nombreux résidents de la région.
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Solutions temporaires et désespoir persistant à Tiaret
Un système d’approvisionnement à partir de puits forés a été mis en place, mais il ne concerne apparemment que le centre-ville. Dans les quartiers périphériques, les habitants continuent de souffrir de pénuries d’eau et se sentent « oubliés » par les autorités. Cette inégalité dans la distribution de l’eau alimente encore plus le sentiment d’abandon et de frustration parmi les résidents.
Les médias algériens évoquent le dessalement de l’eau de mer comme une solution potentielle pour rendre l’eau potable. Toutefois, cette option est complexe à mettre en œuvre à Tiaret, qui se trouve à plus de 150 km des côtes. De plus, le dessalement est une solution énergivore avec un impact non négligeable sur l’environnement marin, ce qui soulève des préoccupations supplémentaires.
Les manifestations à Tiaret sont un cri d’alarme lancé par une population exaspérée par des conditions de vie de plus en plus difficiles. La promesse d’une amélioration rapide de la situation faite par le gouvernement semble loin d’être tenue. La colère des habitants est palpable, et les réseaux sociaux deviennent le terrain d’expression de leur désarroi, espérant attirer l’attention des autorités sur leur sort.
Tony A.