Depuis le coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, le Niger est plongé dans une période d’incertitude politique sans précédent. Alors que Bazoum demeure encore aux mains des militaires putschistes, le pays se questionne sur son avenir et sur la direction que prendra la nation. Une question demeure sur toutes les lèvres : que devient Mohamed Bazoum depuis sa destitution du pouvoir ?
Comment en est-on arrivé là, et que réserve le destin au leader destitué ? Alors que le Niger continue de faire face à des défis économiques et sécuritaires majeurs, l’ancien président élu, aujourd’hui contraint à une retraite politique, est-il toujours un acteur influent dans les coulisses du pouvoir, ou bien a-t-il discrètement cédé sa place à une nouvelle génération de leaders ?
Bazoum séquestré et réduit au silence ?
Mohamed Bazoum, autrefois président élu du Niger, a été chassé du pouvoir le 26 juillet 2023. Les militaires putschistes pour justifier son renversement, ont invoqué son incapacité à faire face à l’insécurité croissante dans la région. Malgré les multiples pressions et sanctions de la communauté internationale, l’ex-président est aujourd’hui détenu par les forces putschistes. Cela traduit donc la situation complexe qui prévaut dans le pays depuis le coup d’État et les incertitudes entourant le sort de Bazoum.
Mohamed Bazoum, l’ancien président du Niger, est perçu par les militaires au pouvoir comme une menace persistante, d’où leur décision de le maintenir en captivité. Son expérience en tant que chef de l’État élu et sa popularité parmi une partie de la population représentent un défi potentiel pour les nouveaux dirigeants qui ont pris le pouvoir par la force. En tant que symbole de la légitimité démocratique, Bazoum conserve encore une base de soutien et une influence politique qui suscitent des inquiétudes parmi les militaires putschistes.
Ils craignent que sa libération ou son retour sur la scène politique puisse rallier des partisans et déstabiliser leur emprise sur le pays. Cette menace perçue a conduit les militaires à maintenir Bazoum en captivité, en tentant ainsi de neutraliser une possible résurgence de son leadership. La détention de l’ancien président témoigne des tensions politiques et des rivalités qui sous-tendent la crise au Niger, où le pouvoir des militaires est contesté par les partisans de Bazoum et d’autres acteurs politiques.
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Une libération vivement attendue
Il est concevable que la perte du statut présidentiel, la détention par les militaires putschistes et l’incertitude quant à son avenir politique pourraient peser lourdement sur son état émotionnel, entraînant un sentiment de découragement ou de dépression. Surtout qu’un événement aussi traumatisant qu’un coup d’État et la perte du pouvoir puisse avoir un impact significatif sur la santé mentale et le bien-être émotionnel de l’ex-chef d’Etat.
Selon la junte au pouvoir, l’ancien président Bazoum aurait tenté de s’enfuir avec l’aide de complices. Une situation qui a d’ailleurs rendu difficile la communication avec sa famille. Toutefois, il est à préciser selon Aissatou Zada, avocate représentant la junte nigérienne, que Bazoum, sa femme et son fils n’avaient pas été détenus arbitrairement ou contre leur gré. A contraire ils ont la liberté de se déplacer, Bazoum étant retenu chez lui pour des raisons de sécurité.
D’après les avocats de Bazoum, la détention de leur client, ainsi que de sa femme et de son fils, portait atteinte à leurs droits humains. Par conséquent, ils demandent devant la Cour de justice de la CEDEAO, la libération inconditionnelle de Bazoum et sa réintégration à la présidence.
La décision de ce tribunal sur cette affaire est prévue pour le 30 novembre 2023. Va-t-il obtenir gain de cause ? Affaire à suivre.
Tony A.