Dans un revirement de situation qui suscite bien d’interrogations dans le secteur de l’énergie en République centrafricaine (RCA), les succursales de la société pétrolière Tamoil font aujourd’hui face à une menace imminente d’approvisionnement. Celle-ci fait suite à des dettes fiscales en souffrance selon les autorités centrafricaines.
Alors que la RCA cherche à stabiliser son économie et à consolider ses finances publiques, cette situation met en lumière les défis persistants auxquels le secteur énergétique est confronté. Cela met également en évidence les enjeux complexes liés à la fiscalité et à la gestion des ressources énergétiques dans le pays. Quelles sont les implications de cette situation aussi bien pour la société Tamoil que pour les citoyens ?
Tamoil dans l’illégalité en Centrafrique ?
Il y a un peu plus de deux mois, la multinationale française TotalEnergies a transféré ses activités dans le pays à TransAfricaMarket Oil, (Tamoil). Cette dernière est une filiale de Rochefort International, une banque d’affaires opérant depuis les métropoles de Paris et Londres. Cependant, à peine installé, le nouveau propriétaire se trouve confronté à des réclamations financières exorbitantes de la part des autorités locales.
D’après le gouvernement, Tamoil, le repreneur de TotalEnergies dans le pays ne serait pas en règle. Car elle n’a ni « sollicité » ni « obtenu » l’agrément indispensable pour ses opérations. Ceci dit, elle est désormais contrainte à verser une somme dépassant le milliard de FCFA en paiement des droits de cession de ses actifs, en plus d’une amende de 200 millions de FCFA pour « exercice illégal d’importation et de distribution de produits pétroliers, sans l’agrément requis », (soit un montant total de 1,8 million d’euros).
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Des populations en détresse
Outre cela, Tamoil RCA est confrontée à une cessation d’approvisionnement qui paralyse ses activités. Cette mesure restera en vigueur jusqu’à ce que l’entreprise régularise sa situation en réglant ses arriérés fiscaux, s’élevant à un peu plus de 2 milliards de francs CFA, soit 3,2 millions d’euros, non réglés pour les mois de mai et août derniers.
Alors ces dernières semaines, À Bangui, des files d’attente interminables se sont de nouveau formées devant les stations-service. Ce qui naturellement aliment le mécontentement des habitants qui éprouvent des difficultés à répondre à leur besoin en hydrocarbure. Cette fois, la cause de cette pénurie de carburant est la fermeture des anciennes succursales de Tamoil RCA, qui arborent toujours ostensiblement l’enseigne de TotalEnergies.
Sandrine A.