mardi, novembre 26 2024

Les violences sexuelles et basées sur le genre continuent de frapper durablement les femmes en Afrique. Selon l’ONU Femmes, près de 33 % des femmes âgées de 15 à 49 ans auraient subi de telles atrocités. Pourtant, les victimes peinent à accéder à une justice adéquate, déplorent l’ONG Equality Now dans un rapport accablant publié ce jour.

Violences sexuelles

Intitulé « Le viol en Afrique, la loi, la pratique et l’accès à la justice », ce document révèle des lacunes profondes dans les systèmes juridiques de 45 pays africains. Entre contraintes culturelles, lois inadaptées et manque d’accès aux structures judiciaires, de nombreuses survivantes restent en marge de la justice. Ce silence forcé est alimenté par la peur d’être ostracisées par leurs communautés et par l’inefficacité des lois nationales, souvent insuffisantes pour reconnaître et punir les violences sexuelles  à leur juste mesure.

Violences sexuelles, des lois inadéquates et des peines dérisoires

Le rapport d’Equality Now pointe des disparités criantes dans les législations des pays africains. Certaines formes de violences sexuelles ne sont même pas reconnues par les codes pénaux. Dans les cas où elles le sont, les peines prévues restent parfois disproportionnellement légères. La Guinée équatoriale, par exemple, considère le viol comme un délit mineur, passible d’une peine d’emprisonnement mineure selon l’article 429 de son code pénal.

Lire aussi: Crise sur le corridor Douala-Bangui : un chauffeur tué, les syndicats accusent les forces russes

En outre, les violences conjugales, pourtant largement répandues, restent sous-représentées dans les textes de lois. Les sanctions infligées aux auteurs, notamment lorsqu’ils sont des partenaires ou des époux, sont souvent plus clémentes. Ces failles juridiques perpétuent l’impunité et laissent les survivants sans recours adéquat.

Un appel urgent à la réforme

Au-delà des limites légales, les contraintes culturelles et pratiques jouent un rôle déterminant dans le faible accès à la justice. Les pressions sociales dissuadent fréquemment les victimes de dénoncer leurs agresseurs, particulièrement dans les zones rurales.

De plus, l’exigence d’un certificat médical pour porter plainte, une condition incluse dans plusieurs législations nationales complique davantage le processus. Dans de nombreuses régions, les infrastructures de santé sont insuffisantes, rendant cette exigence quasi impossible à satisfaire.

Par conséquent, le rapport d’Equality Now appelle à une réforme législative et à une mobilisation des États africains pour garantir la justice et la protection aux victimes de violences sexuelles. Face à une situation où la législation et les pratiques judiciaires échouent encore à protéger les plus vulnérables, il devient impératif d’agir pour briser le cercle de l’impunité et du silence.

Tony A.

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