A l’heure actuelle où l’évangile de la réconciliation est prêché partout en Côte d’Ivoire, au sein du Front Populaire Ivoirien (FPI), les tensions internes ont pris de nouvelles tournures. Celles-ci se sont mutées en décision radicale. C’est-à-dire, une fraction de ce grand parti de l’opposition à la surprise des ivoiriens.
Laurent Gbagbo, le supposé fédérateur du Front Populaire Ivoirien a choisi plutôt le chemin du divorce en lieu et place d’une réunification des deux camps du parti. Il a opté pour l’abandon du FPI à Affi N’Guessan, le président légal. Ce qui devrait normalement mettre fin à la lutte acharnée des deux hommes pour le contrôle du parti. S’agit-il d’une action de sagesse pour apaiser définitivement les tensions entre les deux hommes ? Que gagnent donc les personnalités influentes de ce parti dans cette crise ? Les ambitions politiques ont une fois de plus eu raison des hommes du Front Populaire Ivoirien.
L’abandon du Front Populaire Ivoirien, une résurrection politique pour Laurent Gbagbo
A lire le paysage politique ivoirien, il est aisé de constater que la tournure des évènements au sein du Front Populaire Ivoirien est teintée d’enjeux multiples pour Laurent Gbagbo. L’annonce de la création prochaine d’un nouveau parti symbolise pour l’ex-président, l’ouverture d’un nouveau chapitre de sa carrière politique. Il marque officiellement comme on pouvait s’y attendre son grand retour dans l’arène.
C’est aussi pour lui, l’occasion de prendre le dessus sur Pascal Affi N’guessan en s’affirmant comme un homme de paix. « Le président Laurent Gbagbo n’entend pas s’engager dans une bataille juridique avec Monsieur Affi N’Guessan. Il a proposé au Comité Central, la création d’un nouvel instrument de lutte conforme à notre idéologie et nos ambitions », pouvait-on lire sur le communiqué final du Comité Central du Front Populaire Ivoirien (FPI).
Quitter pour toujours les rangs du Front Populaire ivoirien permet à l’ancien président Laurent Gbagbo de disposer d’un nouvel instrument politique entièrement sous son contrôle. Ce qui lui permet de pouvoir exercer son influence sans subir les assauts d’envahisseurs. Ainsi, stratégiquement, il botte en touche ses compagnons d’hier qui eux aussi, veulent marquer leur position ou leur prééminence sur l’échiquier politique.
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Grosse désillusion pour Pascal Affi N’Guessan
Apparemment l’ancien président n’a pas encore dit son dernier mot et a encore de l’énergie a donné à la nation ivoirienne. Ceux qui s’attendaient à son extinction, voire une retraite rapide dès son retour en Côte d’Ivoire vont devoir encore attendre longtemps. Les préparatifs pour les enjeux électoraux prochains sont enclenchés.
Même si désormais, Pascal Affi N’Guessan n’a plus aucune entrave à assurer pleinement la direction du Front Populaire Ivoirien, il pourrait se retrouver grand perdant de cette bataille de contrôle du FPI. Le nouveau parti en formation de Laurent Gbagbo pourrait drainer majoritairement les militants. De plus, sans le dévoiler explicitement, Simone Gbagbo serait aussi entrain de revendiquer subtilement la tête du parti.
« Laurent Gbagbo a choisi la rupture et la division. Il enterre l’espoir qu’avaient nos militants, nos électeurs, nos sympathisants, en l’unité de la gauche, en la réconciliation de notre famille politique. Il endosse de manière assumée devant nos compatriotes et devant l’histoire la responsabilité du schisme qui marque désormais l’épopée du FPI », a déclaré Affi N’Guessan.
Le leader du FPI légal arriverait-il à garder la ligne et à conduire le troupeau rose vers de verts pâturages ? Pour l’heure, il se trouve dans une très mauvaise posture.
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Une aubaine pour Ouattara
S’il y a bien des personnes à qui les rivalités au sein du FPI devraient profiter c’est assurément le RHDP et son président Alassane Ouattara. Il a de quoi en ces temps un peu troubles pour cette frange de l’opposition, affermir considérablement ses positions. Ce qui constitue pour lui un avantage non négligeable pendant que ses rivaux se battent entre eux pour le pouvoir.
Les alliances politiques étant basées sur des intérêts égoïstes et parfois truffées de la roublardise, l’avenir s’annonce palpitant. Les prochains jours auront à nous éclairer sur le vainqueur de ce nouveau tour politique entre les ténors de la politique ivoirienne.
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Tony AMETEPE