Épargné par les agitations politiques depuis quelques années, le Togo mise sur la transformation de son économie, mieux que ses voisins. Ceci à la faveur des réformes, malgré les crises internationales multiples.
Après la pluie, le beau temps. Plus de deux ans après les rigueurs de la crise sanitaire et les secousses de la guerre en Ukraine, le Togo est dans une embellie économique. En fin d’année dernière, lorsque les députés s’inquiétaient pour les prédictions économiques, Sani Yaya, Ministre de l’Économie et des Finances a rassuré que l’année bénéficierait de l’exécution des projets et réformes de la feuille de route gouvernementale, Togo 2025. Ce qui devrait améliorer les indicateurs et les objectifs de croissance. Sept (07) mois après, les fruits ont tenu la promesse des fleurs : le taux de croissance du PIB est en hausse, le taux d’inflation est maîtrisé et sous attention du Gouvernement, la gestion des finances publiques et le profil des indices budgétaire et macroéconomique est positif.
« Le Togo est un pays qui se transforme rapidement… une plaque tournante régionale pour le transport maritime et la logistique, le port de Lomé étant désormais un port de transit essentiel », a estimé Akinwumi Adesina, Président de la Banque africaine de développement (BAD). Contrairement à bon nombre de ses voisins, le Togo, en plus d’une stabilité politique, bénéficiait déjà d’une résilience de son économie. Cela est dû aux réformes et à des mesures prises dans le cadre de la lutte contre la flambée des prix permettant ainsi de soutenir la demande (ménages) et de maîtriser les coûts des facteurs de production pour les producteurs (agriculteurs, secteur privé).
Entre autres, conséquemment aux réformes engagées par les autorités togolaises, il y avait la subvention des engrais, des produits pétroliers et du gaz, des facilités fiscales au secteur privé et la revalorisation des salaires. Depuis le début de cette année, le gouvernement a poursuivi dans le même sens en misant sur des leviers tels que la hausse de la production agricole, la performance dans le secteur de la construction et de l’activité dans les télécommunications et les transports, dans les banques et les assurances.
Ainsi, à fin mai, le taux de croissance du PIB est ressorti à 6,6% en 2023, contre 5,8% à la même période l’année dernière. L’inflation est à un score de 5,8% contre 8% en glissement annuel. De bons résultats dus en grande partie à la campagne agricole 2022-2023 pour laquelle l’exécutif avait mis à disposition 82 000 tonnes d’engrais et 3000 tonnes de semences certifiées.
Une résilience économique entretenue
Conformément aux orientations de la loi des finances 2023, la consolidation de la soutenabilité de l’endettement public s’est également poursuivie. De 66% à fin décembre 2022, il est de 60% à fin mars 2023, en deçà de 70%, la norme communautaire. Dans les transports au premier trimestre, les indicateurs sont positifs avec une progression de 35,7% du trafic total de passagers à l’aéroport de Lomé ainsi que des performances au Port Autonome de Lomé (PAL). Le portefeuille de crédit des banques et des systèmes financiers décentralisés s’est aussi mieux porté avec une baisse des taux d’intérêt appliqués sur les crédits accordés aux micro, petites et moyennes Entreprises. Par exemple, 1.944 milliards de FCFA de financement ont été accordés au secteur privé et à l’État.
C’est une progression de 31% en un an. Pour ce qui est du secteur privé, l’encours est de 19 milliards au premier trimestre de cette année, contre 7 milliards un an plus tôt. Quant aux concours par crédit-bail, ils ont doublé en un an pour ressortir à 23 milliards au 31 mars 2023. Dans ses objectifs, l’État togolais a prévu d’augmenter ses recettes tout en prenant en compte les préoccupations des citoyens. Des réformes initiées et en cours pour le renforcement des capacités de l’Office Togolais des Recettes (OTR) et l’opérationnalisation de l’Unité de Politique Fiscale portent déjà des fruits. 219,87 milliards de FCFA de recettes fiscales ont été collectées au cours des trois premiers mois de l’année, soit une hausse de 19,61% et une progression de 36,05 milliards de FCFA par rapport au premier trimestre 2022.
Des réformes et le renforcement du partenariat avec le privé
En matière de dépenses, la qualité des indicateurs sociaux du cadre de performance des ministères corrélés à l’accroissement du poids des dépenses sociales dans le projet de budget de l’État pour 2023 traduit la détermination du gouvernement à poursuivre et à améliorer, notamment, les mesures sociales inclusives mises en œuvre en faveur de la préservation du pouvoir d’achat des populations, du renforcement de la sécurité interne et aux frontières du pays face à la menace terroriste dans la sous-région, de l’emploi des jeunes, de l’équité genre, du développement des systèmes éducatif et sanitaire.
Entre janvier et mars 2023, les dépenses du budget général sont estimées à 451,53 milliards FCFA correspondant à 23,11% de la prévision annuelle de 1 953,48 milliards FCFA. D’autres réformes et projets sont en cours et permettront de confirmer cette trajectoire de croissance et d’objectifs fixés par le Président de la République, Faure Gnassingbé.