vendredi, octobre 18 2024

Cinq jours après le coup d’État au Niger, les interpellations à l’endroit des militaires putschistes se multiplient. Après la vague des condamnations fermes du renversement du président Mohamed Bazoum, l’organisation sous régionale (CEDEAO) passe à la phase supérieure pour rétablir l’ordre constitutionnel. En effet, suite à une réunion tenue à huis clos hier dimanche 30 juillet 2023, elle a prise de lourdes sanctions contre le pays.

Ces mesures pourront elles faire plier les militaires ayant pris le pouvoir de force ? Qu’en est-il des populations très souvent pris en sandwich dans ces revirements politiques ? L’ultimatum lancé aux putschistes et les sanctions financières décidés pourront-ils vraiment faire effet comme espéré ?

De lourdes sanctions pour faire plier la junte

Pour les chefs d’État de la Cédéao, le président Mohamed Bazoum demeure le seul dirigeant légitime dont les actes et ceux de ses représentants sont reconnus par l’organisation ouest-africaine. Par conséquent, les militaires ayant orchestrés le coup d’État sont une nouvelle fois appelés à entendre raison et à rendre le pouvoir au dirigeant démocratiquement élu.

Pour donc rendre la démarche rapidement exécutable, la CEDEAO a ordonné de très lourdes sanctions avec effet immédiat contre les militaires. Il s’agit entre autres de la fermeture des frontières et de la suppression des vols en direction du Niger. Font également partie de ces lourdes sanctions, les transactions commerciales avec le Niger et celles énergétiques. Un gel des avoirs financiers a également été décidé.

Pendant combien de temps les putschistes vont-ils pouvoir résister à ces lourdes sanctions ? Pour l’instant difficile de le dire. Toutefois, il faut souligner que ces sanctions peuvent entraîner une détérioration de l’économie du pays, des difficultés d’approvisionnement en biens essentiels, une augmentation du chômage, et une baisse des investissements étrangers. Cela peut créer un mécontentement croissant au sein de la population, ce qui pourrait potentiellement affaiblir le soutien aux putschistes et les inciter à rétablir l’ordre constitutionnel pour mettre fin aux sanctions.

Lire Aussi : GÉNÉRAL TCHIANI, PRÉSIDENT DU NIGER : QUE CACHE LE SILENCE DE MAHAMADOU ISSOUFOU ?

Un désastre pour les populations

Selon Ouhoumoudou Mahamadou, Premier ministre nigérien, ces lourdes sanctions décidées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), peuvent également avoir des conséquences négatives sur la population civile. C’est à dire qu’elles vont entraîner des souffrances humanitaires si elles ne sont pas ciblées de manière appropriée.

Aussi, il est possible qu’au lieu de les pousser à abdiquer, les sanctions peuvent également renforcer la cohésion interne des putschistes qui cherchent à résister à la pression internationale.

« Le Niger est un pays continental, un pays enclavé. Donc, lorsqu’on dit qu’il y a embargo, fermeture des frontières terrestres, fermeture des frontières aériennes, c’est extrêmement difficile pour les populations. Et lorsque cela s’accompagne de sanctions financières, dans un pays qui a déjà une situation financière fragile, vous pouvez comprendre le désastre que cette situation pourrait provoquer », a fait savoir Ouhoumoudou Mahamadou.

Tout compte fait, l’impact de ces sanctions dépendra de la manière dont elles sont mises en œuvre, de la réaction des putschistes et de leur capacité à résister aux pressions internationales, ainsi que des conséquences économiques et humanitaires sur la population civile.

Tony A.

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