Depuis un moment déjà, les autorités maliennes sont engagées dans un bras de fer avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Au cœur de ce duel, l’idée de prolongation de la durée de la transition au Mali de 6 mois à 5 ans émise par la junte au pouvoir. Une démarche que désapprouvent totalement les chefs d’Etats ouest africains.
Ce qui a valu donc au Mali, des sanctions économiques, qui le paralysent sur plusieurs plans. Se pose donc la question : à quand la fin de la transition au Mali ? Assistons-nous de façon impuissante à la prise définitive du pouvoir par les militaires ? Le retour à l’ordre constitutionnel serait-il bientôt effectif ? Avec l’arrivée du médiateur de la CEDEAO au Mali, Goodluck Jonathan, ce jeudi 24 février, la durée de la transition au Mali sera de nouveau le point crucial des échanges avec les autorités maliennes. En attendant que ce nuage noir ne s’éclipse, les populations sont prises entre le marteau et l’enclume.
A la recherche d’un compromis sur la durée de la transition au Mali
Auparavant inscrite dans une logique de sanctions, la CEDEAO, ces dernières semaines s’est montrée plus ouverte à des discussions avec les militaires maliens. Elle espère cette fois ci trouver à tout prix un juste milieu en ce qui concerne la durée de la transition au Mali. Ce qui permettra d’éviter de tomber dans un conflit interminable au plus grand préjudice des populations.
Mieux encore, elle estime qu’il est vital de ne pas laisser le champ libre aux putschistes dans leur tentative subtile de conservation du pouvoir. Par conséquent, elle propose plutôt à Bamako, douze mois, un délai jugé nécessaire pour rétablir l’équilibre. C’est-à-dire l’organisation des élections libres, transparentes et surtout inclusives.
Rappelons que le président Assimi Goita et les siens, ont en contre-proposition aux cinq ans réfutés par la CEDEAO, opté pour quatre ans comme durée de la transition au Mali. Objectif, opérer les nombreuses réformes nécessaires avant l’organisation des élections.
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Des avis partagés
Pour plusieurs maliens, la nouvelle durée de la transition proposée par la CEDEAO ne saurait permettre l’atteinte des objectifs initialement fixés. « Je trouve que c’est un délai trop court pour pouvoir organiser les réformes envisagées par les autorités d’alors et le peuple malien », a fait savoir Karim.
Et de rajouter « je pense qu’il faut accorder une prolongation de trois ans aux autorités de la transition pour leur permettre d’organiser les réformes nécessaires et pour nous éviter de ne pas tomber dans des situations que nous avons connus par le passé », avait-il expliqué.
Pour d’autres citoyens, il serait judicieux de laisser les militaires tenir la transition sur la durée proposée de cinq ans. « La transition sera prolongée de deux ou cinq ans s’il le faut. La CEDEAO n’a pas à déterminer le chronogramme des élections à la place du Mali », a réagi un autre malien suite à la proposition du président en exercice de la CEDEAO.
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