L’opposition centrafricaine va-t-elle revenir au dialogue ? Pour l’heure, sa participation au processus de dialogue en Centrafrique est encore incertaine. Malgré le fait que la procédure de levée d’immunité parlementaire ait finalement été suspendue par le président de l’Assemblée nationale, elle campe toujours sur ses positions.
De plus, elle conditionne son retour à la table des discussions par l’obtention de certaines garanties. Plus précisément, l’opposition attend de Touadéra, un retrait définitif de la procédure de levée d’immunité parlementaire.
Une condition non négociable
Au cours de leurs échanges avec le président Touadéra, les opposants ont formellement martelé l’arrêt définitif de la procédure enclenchée contre eux. Ils estiment que c’est l’acte principal à poser par le gouvernement pour leur pousser à prendre part à nouveau au dialogue en Centrafrique. Trois opposants sont principalement touchés par cette mesure.
« L’arrêt des poursuites est une condition non négociable », a fait savoir pour sa part, Me Nicolas Tiangaye, porte-parole de la coalition à l’issue de l’entretien avec le chef de l’État. Même si les propos du président Faustin Archange Touadéra semblent rassurer de la fin des hostilités, l’opposition reste sceptique. Elle attend donc des preuves plus concrètes par crainte de se faire duper.
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Un dialogue en Centrafrique biaisé
Selon l’opposant, Martin Ziguélé, ancien Premier ministre centrafricain, ce dialogue en Centrafrique a déjà du plomb dans les ailes. Ceci du fait qu’il ne sera pas sassez inclusif en raison de l’absence des groupes armés. Ces derniers sont les principaux instigateurs des troubles sécuritaires dans le pays. Alors il est important de pouvoir composer avec eux pour une paix véritable en Centrafrique.
« Qui crée l’insécurité dans le pays ? A qui le président a déclaré la guerre ? Aux groupes armés ! Quelle est la condition de la paix ? Que les groupes armés acceptent de rentrer dans le processus de paix et de déposer les armes ! Donc il faut qu’il y ait un dialogue inclusif », a souligné Martin Ziguélé. Par conséquent, le futur dialogue centrafricain tel qu’il est présenté par le gouvernement est complètement vide de sens.
En ce qui concerne le duel entre opposition et gouvernement, le gouvernement doit mettre fin à la provocation. « Il faut qu’on règle cette affaire. Il faut qu’il soit mis fin à cette chasse aux sorcières ! Et une fois que cette étape sera remplie, nous devons nous asseoir avec le pouvoir pour que nous puissions discuter des conditions du retour de l’opposition, dans son ensemble, dans le comité préparatoire et dans le processus de dialogue », a suggéré Ziguélé.
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Sandrine A