L’opposition béninoise absente pour la 3ème fois des présidentielles? La présidentielle d’avril prochain suscite assez de polémiques. En effet, l’opposition se sent exclue pour une nouvelle fois de cette bataille des urnes en raison de la règle des parrainages. Alors elle pointe du doigt le président Patrice Talon qui selon elle, a usé d’une stratégie visant à les écarter.
Selon la nouvelle loi électorale en vigueur au Bénin, les candidats à la présidentielle doivent absolument recueillir 16 parrainages. Mais dans la pratique, cela constitue une véritable difficulté pour les partis de l’opposition béninoise. Par conséquent, depuis un certain temps opposition et société civile demandent la suppression de cette règle en vain.
Une suppression des parrainages de l’opposition béninoise
Pour Joël Aïvo, candidat de la plateforme de l’opposition recalé par la Commission électorale Nationale Autonome (Céna), la règle des parrainages n’a pas sa raison d’être. Elle doit être supprimée au plus vite afin que plusieurs opposants puissent prendre part au scrutin. Surtout quand on sait que c’est l’élément principal ayant concouru au rejet de beaucoup de candidatures.
« Ce que nous leur demandons aujourd’hui, c’est de débarrasser le pays du parrainage par l’adoption d’une loi dérogatoire modifiant le Code électoral », a fait savoir Joël Aïvo. Cela devrait permettre de reporter l’application du parrainage après le renouvellement du Parlement et des conseils communaux et municipaux à l’issue d’élections libres et pluralistes.
La faute de l’opposition béninoise
Dans le camp présidentiel, la lecture de la situation est toute autre. Et on estime que les acteurs de l’opposition béninoise se sont eux même privés de parrains pour leurs dossiers de candidature. Alors elle ne peut blâmer le gouvernement, ni la nouvelle loi électorale pour cela. La faute leur revient entièrement.
« Ils n’ont pas voulu les avoir, c’est donc inutile d’entretenir une polémique oiseuse », a affirmé Alain Orounla, porte-parole du gouvernement béninois. Pour ce qui est des allégations selon lesquelles le président patrice Talon choisirait lui-même ses adversaires pour ce scrutin, Alain Orounla s’inscrit en faux.
« Patrice Talon ne recherche qu’une compétition ouverte, bilan contre bilan. Seuls ceux qui ne veulent pas aller aux élections, parce qu’ils savent qu’ils n’ont pas de projet convaincant à proposer, peuvent venir crier à l’exclusion au verrouillage », a martelé le porte-parole.
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