Le double scrutin au Niger s’annonce des plus palpitants tant l’engouement subsiste. En effet, la campagne électorale pour ces élections municipales et régionales, a démarré depuis le mercredi dernier. Huit régions et 266 communes choisiront leurs élus locaux le dimanche 13 décembre.
Le processus de décentralisation amorcé depuis 2004 a encore quelque peu du plomb dans les ailes. Mais elle se poursuit tout de même. L’écart entre les objectifs et les réalisations de la décentralisation est considérable. Cela s’explique le plus souvent par le faible appui technique et financier de l’État envers les collectivités territoriales. La quasi-inexistence d’une fonction publique locale qualifiée et apte à prendre en charge les projets de décentralisation impacte aussi le processus. L’insécurité grandissante dans la région de Tillabéri, au sud-ouest du pays, ne semble pas non plus faciliter les choses.
Une mission difficile
Bien que la théorie consacre leur autonomie, il en est autre chose sur le plan pratique. Les élus locaux dans l’exercice de leur fonction ont encore les mains liées. « Vous savez, les maires n’ont pas de forces à leur disposition », a déploré Abdou-Ouhou Dodo, président de l’Association des municipalités du Niger.
« Quand il y a un problème, il faut qu’ils saisissent rapidement le pouvoir central. Les maires, c’est vraiment le pouvoir de proximité. Dès qu’il y a un mouvement de mécontentement ou de guerre, c’est lui qui est le premier à recevoir les coups », avait-il rajouté. Outre cela, ils sont exposés aux menaces des groupes terroristes.
la CENI s’organise pour ce double scrutin au Niger
Pour assurer le bon déroulement de ce double scrutin au Niger, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) s’active avec acharnement. Elle promet d’ores et déjà que les élections municipales et régionales auront lieu dans les meilleures conditions. Ceci malgré le fait que la sécurité des citoyens soit menacée par les groupes terroristes.
« Au niveau des 45 communes de la région de Tillabéri, il y a des listes de candidatures, et la moyenne des listes de candidatures est d’au moins 7 à 10, donc il y a un nombre important de partis politiques et de candidats indépendants qui se présentent malgré la situation qui prévaut », a déclaré Draladoua Amada, vice-président de la Céni.
Pour l’heure, 95% du matériel électoral a déjà été distribué. Le gouvernement prend donc toutes les dispositions pour en assurer la sécurité du double scrutin au Niger.
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