La traque des leaders tigreens constitue l’étape suivante du conflit au Tigré. Suite à son assaut final qui a lui a permis de reprendre le contrôle de la capitale tigréenne, Mekele, le premier ministre éthiopien veut resserrer l’étau sur les dirigeants du TPLF.
Les opérations militaires dans le nord de l’Ethiopie sont en cours depuis plus de trois semaines déjà. Les affrontements opposent les forces fédérales à celles tigréennes. Le conflit qui s’annonçait court s’éternise et a fait plus de 45.000 réfugiés. Ceux-ci ont pu trouver abri dans l’Etat du Soudan voisin. De plus, la situation humanitaire dans la région est toujours inquiétante. Aussi, les télécommunications sont toujours coupées.
La traque des leaders tigreens du TPLF
A Mekele, la recherche active des leaders tigréens est en cours. Ils sont donc une centaine de militaires et une centaine de civils à se retrouver dans le collimateur des forces fédérales. Pour le porte-parole du gouvernement, Redwan Hussein, aucune négociation ne serait envisageable.
« On a tenté de dialoguer à de nombreuses reprises. Mais étant donné les massacres commis, l’attaque contre nos forces, les armes et les roquettes qu’ils disent détenir, c’est impossible », a indiqué Redwan Hussein.
Le Premier ministre Abiy Ahmed quant à lui affirme connaitre la position des membres du TPLF. Pour lui, ils se trouveraient entre Hagere Selam et Abiy Abdi. Mais il s’est empêché de les attaquer en raison des femmes et prisonniers présents avec eux.
Prolongement du conflit
Pour le chef du TPLF, Debretsion Gebremichael, la traque des leaders tigreens ne peut mettre fin à la guerre. Les combats pourraient se poursuivre dans les prochains jours sous d’autres formes. Il affirme, par ailleurs, la victoire de ses troupes et soutient aussi que ces dernières détiendraient des prisonniers.
Debretsion Gebremichael assure également être toujours au Tigré. Il dit détenir des missiles prêts à être tirés n’importe quand. S’agissant de pourparlers, il exige tout d’abord le retrait de l’armée fédérale du Tigré.
« Au-delà de la puissance d’une potentielle rébellion tigréenne, il est probable que l’opposition sera forte dans la province face aux tentatives d’instituer un gouvernement provisoire », a indiqué William Davison, spécialiste de l’Ethiopie.
La fermeté annoncée par le chef du gouvernement Abiy Ahmed semble s’appliquer à tout point de vue. Les jeux sont donc faits, alors difficile à présent de faire marche arrière dans cette traque des leaders tigreens.
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