L’avocat Kényan Paul Gicheru est poursuivi, depuis mars 2015, par la Cour pénale internationale (CPI). Après cinq (5) ans, il s’est livré aux autorités néerlandaises. Avocat de profession, il était notamment accusé par la Cour de subornation de témoins. C’était à l’époque où l’actuel vice-président kényan, William Ruto, était poursuivi pour crimes contre l’humanité suite aux violences électorales de 2007-2008. Le bureau du procureur avait abandonné ses charges mais le mandat d’arrêt contre Paul Gicheru courait toujours.
L’avocat kényan, Paul Gicheru, a été accusé d’avoir soudoyé des témoins lors des poursuites de la Cour pénale internationale. Il s’est rendu lundi aux autorités néerlandaises afin de faire face aux accusations de la CPI.
Un mandat qui n’a jamais inquiété l’avocat kényan Paul Gicheru
Le 10 septembre 2015, la Chambre préliminaire II de la CPI a levé les scellés sur un mandat d’arrêt à l’encontre Paul Gicheru et de Philip Kipkoech Bett. Il s’agit d’un mandat initialement délivré le 10 mars 2015, pour des atteintes présumées à l’administration de la justice consistant en la subornation de témoins.
La Chambre préliminaire II a estimé qu’il y avait des motifs raisonnables. Philip Kipkoech Bett et Paul Gicheru, basé au Kenya, seraient pénalement responsables.
Malgré son mandat d’arrêt, Paul Gicheru ne se cachait pas. Au contraire. « Depuis l’affaire de la CPI, l’avocat avait été en quelques sortes récompensé par le pouvoir kényan », a rapporté RFI. Ceci, par des postes prestigieux dans des institutions publiques. Selon la même source, en 2014, il avait été nommé à la tête du Bureau de révision des marchés publics. Depuis 2018, il présidait l’Export Processing Zones Authority, une entité spécialisée dans les exportations.
Les présumés accusations contre Paul Gicheru
Selon le bureau du procureur, c’est lui qui aurait coordonné une campagne lancée en avril 2013. Le but était systématiquement d’approcher et tenter d’influencer les témoins à l’aide de pots-de-vin. 5000 à 50 000 dollars ainsi que des opportunités d’emplois auraient ainsi été offerts à six d’entre eux. L’avocat kényan Paul Gicheru aurait finalisé les accords, organisé les rétractations officielles qui étaient même parfois signées dans son bureau.
En avril 2016, les poursuites engagées contre le vice-président William Ruto ont été abandonnées faute de preuve. Mais aussi parce que, de nombreux témoins s’étaient ravisés.
Lorsque le dossier Ruto s’est refermé, la Cour a été extrêmement prudente. Elle avait précisé que l’affaire n’est pas close et qu’en cas de nouvelles preuves, le dossier sera recouvert.
Pour l’heure, les réelles motivations de l’avocat en se livrant sont inconnues. Mais, les secrets qu’il détient pourraient vite s’avérer embarrassants.
Il faut aussi rappeler que l’avocat kényan Paul Gicheru avait d’abord été arrêté en 2015 à Nairobi, au Kenya, en exécution de la demande d’arrêt de la CPI. Mais la date de sa libération n’a pas été clairement établie et l’on ne sait quand il est arrivé aux Pays-Bas.