Les acteurs politiques ivoiriens sont dans un climat de soupçon permanent. Malgré l’intervention de la mission conjointe (CEDEAO, ONU, Union africaine) en début de semaine, les clivages entre les différentes parties aux prochaines élections en Côte d’Ivoire demeurent. C’est ce que relève le bilan effectué par la délégation à la fin de son séjour.
La mission diplomatique était en Côte d’ivoire, les 6 et 7 octobre 2020. Elle avait pour objectif, la mise en œuvre d’une diplomatie préventive. Ceci afin de désamorcer les tensions entre les partis politiques et surtout garantir des élections apaisées au peuple ivoirien. Car des risques d’une nouvelle crise post-électorale semblent prévisibles.
Un doute profond entre les les acteurs politiques ivoiriens
Suite au 3ème mandat très contesté d’Alassane Ouattara, l’opposition tente par tous les moyens d’ériger barrage à sa réélection. Pour cela, Henri Konan Bédié, actuellement leader de l’opposition, a lancé un appel à une désobéissance civile, depuis quelques jours. Cet appel a obtenu l’assentiment de presque toute l’opposition.
Dans ce contexte, l’opposition estime toujours que les conditions ne sont point réunies pour des élections crédibles. Elle n’a pas manqué de le réitérer face aux diplomates de la mission avec lesquels les opposants se sont entretenus.
Ainsi, au cours de l’entretien de la mission avec les protagonistes, chacun y est allé du sien. Chaque acteur veut tirer exclusivement le drap de son côté. A tel point que les négociations sont donc restées presque stériles. Personne ne veut croire en la bonne foi de l’autre. La confiance mutuelle est devenue rare. C’est ce qu’a confirmé le bilan de la mission après ses deux jours.
Un appel au dialogue entre acteurs politiques ivoiriens
Pour éviter le drame prévisible en Côte d’Ivoire, un véritable dialogue de fond doit être engagé entre ces acteurs politiques ivoiriens protagonistes. Ce dialogue se doit d’être inclusif et faire véritablement table rase du passé. C’est à ce prix que la confiance pourrait être restaurée.
Le gouvernement, pour sa part, est donc appelé à déployer les différentes mesures requises pour permettre aux citoyens de voter en toute sécurité. Aussi, il doit assurer une plus grande protection des candidats et militants pour éviter les dérapages au lendemain des élections.
C’est sur ces recommandations que s’est achevée la visite des deux jours de la mission conjointe en Côte d’Ivoire.
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