Les préparatifs pour la présidentielle en Guinée le 18 octobre prochain font l’objet de vives tensions entre pouvoir et opposition. La dernière dénonce une mainmise du premier sur le processus électoral, en l’accusant de tentative de fraudes massives. Dans le même temps, la candidature du président sortant, Alpha Condé, pour un troisième mandat, suscite des mécontentements au sein de la classe politique.
Face à cette situation alarmante, une mission constituée de diplomates internationaux s’est rendue à Conakry. Objectif : tenter de ramener la confiance entre tous les acteurs impliqués dans le processus électoral en Guinée. Mais aussi, voir de près la situation d’avancement des préparatifs pour un scrutin inclusif, équitable et juste. Et ce, afin d’éviter que le pays ne plonge dans des violences post-électorales meurtrières.
Des inquiétudes quant à la présidentielle en Guinée
La mission, composée des émissaires de l’ONU, de l’Union africaine, de la CEDEAO, a terminé ses travaux sur une note d’inquiétude. Des inquiétudes qui portent sur le climat politique actuel, et les risques d’un embrasement grave. « La mission conjointe a exprimé sa vive préoccupation par rapport au manque de confiance entre les acteurs », a déclaré le général Francis Béhanzin, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la CEDEAO. Il est également le porte-parole de cette mission conjointe.
« Elle a condamné fermement les violences et les discours haineux à relent ethnique, en particulier susceptibles d’encourager les violences », a poursuivi l’ancien militaire béninois. A en croire le pouvoir en place, la mission repart rassurée du travail accompli en amont pour la transparence de l’élection. « La mission s’est rassurée de l’inclusivité de cette élection et aussi du travail qui a été fait, qui a été salué par tous au niveau du fichier. Et nous a enjoint à continuer, en tant que majorité, à assumer nos responsabilités quant à l’équité pour ce scrutin », a affirmé Kiriki Bangoura, le ministre secrétaire général de la présidence.
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Divisions sur le fichier électoral
Plus de 5 400 000 électeurs guinéens se rendront aux urnes pour la presidentielle en guinee le 18 octobre prochain, pour désigner leur futur chef de l’Etat. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) vient de présenter ses statistiques définitives. Mais l’opposition dénonce le fichier électoral, qui selon elle, est inféodé d’éléments de fraudes. Sur ce registre, une expertise de l’OIF avait permis de relever certaines anomalies. Des anomalies également relevées par les experts de la CEDEAO.
Les inquiétudes sur le fichier électoral portaient sur les cas de dédoublonnage, d’extirpation des mineurs, d’enregistrement des décès, des disparités régionales. Après les audits, la commission électorale avait indiqué que le fichier était désormais fiable. « Cette fois, il n’y a plus de doublons, presque plus de mineurs… Tous les électeurs inscrits », déclarait la commission électorale. Ils « sont passés devant la machine biométrique. Le fichier est désormais fiable », rassurait-elle.
Des déclarations qui ne rassurent pas les opposants quant à la présidentielle en Guinée. « Ce ne sont pas leurs déclarations qui vont nous satisfaire. En dix ans, vous avez Mandiana qui progresse de 141,5 %. », dénonçait Celou Dalein Diallo, le leader de l’opposition. « Il faut qu’on nous dise d’où viennent les électeurs (…) », a-t-il demandé. « Quand on a fini de travailler le fichier, il doit être affiché (…). », a-t-il conclu.