Présidentielle 2020 en Guinée : malgré l’audit de l’OIF, le fichier électoral oppose les acteurs politiques
Les présidentielle 2020 en guinée arrivent à grand pas. Ainsi, plus de 5 400 000 électeurs se rendront aux urnes le 18 octobre prochain, pour désigner leur futur chef de l’Etat. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) vient de présenter ses statistiques définitives. Mais depuis plus de cinq ans, le processus électoral en Guinée est marqué par des contestations. La principale porte sur le fichier électoral. Ce qui a conduit l’OIF à procéder à l’audit dudit fichier. Les experts de l’OIF devraient être rejoints par ceux de la Cédéao. Cependant, l’opposition conteste encore le fichier électoral.
Après le travail des experts de l’OIF qui s’étaient retirés, les experts de la Cédéao se penchent également sur le fichier. En attendant le rapport des experts de la Cédéao, le fichier ne fait pas consensus.
Présidentielle 2020 en Guinée, un fichier électoral cette fois-ci fiable
Au départ pour cette élection présidentielle 2020 en Guinée, le fichier électoral était jugé non crédible par l’opposition pour plusieurs raisons. L’opposition avait soulevé des irrégularités.
Il s’agit du déboulonnage, de l’enrôlement des mineurs et des personnes décédées, des disparités régionales. Ces éléments ont suscité des polémiques persistantes. Ce qui a nécessité l’audit de l’OIF. Cette dernière a fini son travail et les experts se sont retirés.
Pour la commission électorale, toute la machine électorale est correcte et crédible. C’est à travers une déclaration que la Ceni se dit satisfaite. « Cette fois, il n’y a plus de doublons, presque plus de mineurs… Tous les électeurs inscrits », a-t-elle déclaré. Ils « sont passés devant la machine biométrique. Le fichier est désormais fiable », a-t-elle rassuré.
On se rappelle que même avant la mission des experts de l’OIF, l’opposition avait déjà contesté l’audit. Elle avait estimé que le délai était trop court. Or, même à la veille du lancement de l’audit, les opposants avaient refusé d’envoyer leurs représentants. Au final, ces derniers n’avaient pas participé à cet audit.
Si la position de la Ceni sur la crédibilité du fichier est toujours contestée, d’autres se disent satisfaits. Ce qui dénote du désaccord sur le sujet de la crédibilité du fichier.
Une question qui divise toujours la classe politique guinéenne
Les déclarations de la ceni sur la fiabilité du fichier électoral n’ont pas convaincu une partie de la classe politique.
« Ce ne sont pas leurs déclarations qui vont nous satisfaire », déclare Aliou Condé, Secrétaire général de l’UFDG, principal parti d’opposition. Ce dernier a, quand même, pris la décision de participer à l’élection. Cependant, il ne cesse de dénoncer des « disparités régionales », c’est-à-dire une surreprésentation dans les fiefs du pouvoir. Il s’insurge aussi contre le non-respect de la loi sur l’affichage des listes électorales.
« En dix ans, vous avez Mandiana qui progresse de 141,5 %. », a-t-il indiqué. « Il faut qu’on nous dise d’où viennent les électeurs (…) », a-t-il demandé. « Quand on a fini de travailler le fichier, il doit être affiché (…). »,a-t-il conclu.
Ces accusations ont été rejetées par d’autres partis à l’instar du RPG. Ainsi, Mory Sara Soumaoro du RPG se dit satisfait et balaie d’un revers de main ces accusations. Pour lui, ces accusations sont difficiles à vérifier, faute d’état civil fiable en Guinée.
« Nous saluons la démarche scientifique de la Ceni, processus plus acceptable, (…). Il n’y a pas les disparités », a-t-il lancé. « Tout le monde connaît les régions de la Guinée et il y a des régions où il n’y a presque personne. », a-t-il renchéri.
Pour le moment on ne maitrise pas encore le contenu du rapport de la Cédéao. Mais, le vote de Guinéens de l’étranger reste lié aux conditions sanitaires. Les listes pour les élections présidentielle 2020 en Guinée sont, cependant, définitives et la distribution des cartes d’électeurs débute ce vendredi 18 septembre.
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