À Ndjamena, les travaux de construction d’un troisième pont au-dessus du fleuve Chari, entamés en 2019, peinent à se concrétiser, suscitant frustration et exaspération parmi les habitants de la capitale. Annoncé comme un projet ambitieux pour désengorger la ville et améliorer la fluidité du trafic, ce troisième pont devait être achevé en dix-huit mois par l’entreprise chinoise CGCOC Group et le cabinet de contrôle Studi International.
Cependant, cinq ans plus tard, les travaux sont toujours en cours, atteignant seulement 70 % de leur avancement. Le gouvernement tchadien, sous la direction du Premier ministre Allamaye Halina, se veut rassurant et promet une inauguration en mai 2025, mais les défis financiers et techniques continuent de retarder le projet.
Le troisième pont, une attente interminable pour les N’djamenois
Les habitants de N’djamena, confrontés quotidiennement aux embouteillages chroniques, expriment leur frustration face aux retards incessants du chantier. « Ils travaillent mais ils n’avancent pas », déplore un usager. Le projet, censé être achevé en quelques mois, semble interminable aux yeux des citoyens. Le troisième pont, prévu pour mesurer 320 mètres avec un tablier de quatre voies et des couloirs pour les deux roues, est crucial pour améliorer la circulation dans la capitale.
Les responsables du projet évoquent des « difficultés financières » et des « problèmes techniques » sans fournir de détails précis, alimentant le mécontentement des Ndjamenois. « On enregistre tous les jours des bouchons », soupire un autre habitant. Le désespoir est palpable alors que les usagers continuent de prendre leur mal en patience, espérant que l’entreprise s’active pour livrer ce pont tant attendu. Le vieux pont de Chagoua, inauguré en 1959 et dans un état de délabrement avancé, continue de servir les piétons et les deux roues, tandis que les voitures doivent se rabattre sur le pont dit « de Taïwan », situé plus loin.
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Promesses gouvernementales et perspectives d’avenir
Malgré les retards des travaux du troisième pont, le Premier ministre Allamaye Halina tente de rassurer la population en promettant une fin prochaine des travaux. Il est le quatrième chef du gouvernement à visiter ce chantier depuis son démarrage. « Nous avons demandé à ce que, et l’entreprise et le bureau d’études, ne puissent pas arrêter les travaux », a-t-il déclaré. Halina a également souligné la nécessité de résoudre rapidement les problèmes liés à la sortie du pont qui débouche sur le goudron venant de N’Gueli, une zone où la population a été dédommagée à un tiers suite à des opérations de déguerpissement.
Le gouvernement affirme également que des études sont en cours pour la construction d’autres ponts, espérant ainsi améliorer davantage la situation. Cette initiative vise à anticiper les besoins croissants en infrastructures de transport dans la capitale en expansion. Toutefois, pour les Ndjamenois, la priorité reste l’achèvement rapide du troisième pont en cours afin de soulager leur quotidien marqué par les embouteillages incessants.
En attendant, les habitants de N’djamena continuent de subir les conséquences des retards du chantier, naviguant entre espoir et frustration. La promesse d’une inauguration en mai 2025 pourrait apaiser les esprits, mais la réalisation de cet objectif dépendra de la capacité des autorités et des entreprises impliquées à surmonter les défis actuels.
Tony A.