Engagée dans un bras de fer contre la prise du pouvoir par les militaires, la société civile soudanaise ne cesse de subir une pression conséquente. Et sans grande surprise, les intimidations et arrestations se font continuelle. Pas plus tard qu’hier dimanche 13 février, une autre personnalité importante de la société civile a été arrêtée.
Cette figure n’est autre que Mohammed al-Fekki, un ancien membre du Conseil souverain avant le coup d’État du général Al-Bhuran le 25 octobre dernier. Il a été interpellé pendant qu’il était en voiture puis emmené vers une destination inconnue. Soulignons que depuis le renversement du régime civil par Abdel Fattah al-Burhan, le Soudan est en proie à des manifestations récurrentes dans plusieurs villes du pays.
Une arrestation stratégique
En observant de près l’évolution de la crise au Soudan, l’arrestation de Mohammed al-Fekki, figure influente de la société civile n’est pas du tout un hasard. On serait tenté de croire qu’elle vise un objectif précis. Celui d’anéantir d’une certaine manière la société civile, une épine dans les pieds de la junte au pouvoir.
Par ailleurs l’appartenance de Mohammed al-Fekki à la commission chargée de récupérer les biens spoliés par l’ancien dictateur Omar el-Béchir en dit long sur les intentions cachées des militaires. En clair, une sorte de règlement de compte avec certains membres de la société civile.
Ceci tient du fait que l’on a assisté ces dernières semaines à la libération et à la réhabilitation de plusieurs soutiens du régime d’Omar el-Béchir par le général Abdel Fattah al-Burhan.
Autres personnalités de la société civile arrêtées
Outre l’interpellation de Mohammed al-Fekki, d’autres figures influentes de la société civile sont sous les verrous. C’est le cas notamment de Wagdi Salih et Khalid Omar Youssef tous deux membres des forces pour la liberté et le changement. Le premier est accusé par les autorités de corruption et séjourne actuellement à la prison d’Oumdurman.
Quoi qu’il en soit, le scénario des arrestations multiples des membres opposés au régime militaire n’est pas sur le point de s’arrêter. Les militaires semblent déployer tous les moyens possibles pour contenir à suffisance les vagues de manifestations à leur encontre. Le retour du pouvoir aux civils ne sera certainement pas chose aisée.
Soulignons que les manifestations au Soudan jusque-là ont fait plus de 80 morts et des milliers de blessés.
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