Dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 novembre, Pascal Affi Nguessan a été arrêté. L’interpellation a eu lieu à Akoupé, une localité située à 100 km au nord d’Abidjan. L’ancien Premier ministre et président du Front Populaire Ivoirien (FPI) tentait d’atteindre Bongouanou, son fief.
Ces derniers jours, la coalition de l’opposition avait annoncé la formation d’un pouvoir parallèle en Côte d’Ivoire. C’est-à-dire un Conseil National de Transition (CNT), dont le dirigeant serait Henri Konan Bédié. Parce qu’elle ne reconnaissait pas Alassane Ouattara comme président réélu. Mais elle s’est heurtée à la réaction farouche du gouvernement qui ne sait pas fait attendre. Celui-ci a usé de fermeté en instaurant un blocus autour des résidences de ces différents leaders de l’opposition. Aussi des poursuites judiciaires ont été intentées contre eux.
Une recherche active de Pascal Affi Nguessan
Selon le Procureur Richard Adoua, Pascal Affi Nguessan était activement recherché par les services de police. Son interpellation est due à son implication dans la création du CNT. Il était poursuivi dans le cadre d’une enquête récemment ouverte pour « attentat et complot contre l’autorité de l’État ».
Aussi, plusieurs autres personnalités politiques de l’opposition sont aussi concernées par cette poursuite judiciaire. C’est le cas d’Albert Mabri Toikeusse actuellement en fuite et recherché par les autorités. En tout, 16 chefs d’accusation sont retenus contre eux dont « actes de terrorisme », « organisation et participation à un mouvement insurrectionnel ».
Pour le moment, Affi Nguessan est détenu dans les locaux de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST). Malgré que ses avocats se soient rendus immédiatement sur les lieux, ils n’ont pu le rencontrer.
Une résistance fragilisée
Pour anéantir la vague de contestation de la réélection d’Alassane Ouattara par l’opposition, les autorités ivoiriennes ont déployé des mesures fermes. Alors plusieurs leaders de l’opposition sont bloqués à leur domicile par les forces de l’ordre depuis mardi dernier. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été instauré.
La maison du porte-parole de la coalition de l’opposition, Pascal Affi Nguessan, a été fouillée en vain. L’ancien président
Henri Konan Bédié, qui avait été proclamé président du CNT, est lui aussi bloqué dans sa résidence. Selon le procureur Richard Adoua, les forces de l’ordre ont encerclé son domicile pour mettre fin au trouble à l’ordre public.
Mais ce blocus ne semble pas empêcher l’opposition de poursuivre sa lutte. Guillaume Soro a, pour sa part, promis depuis son lieu d’exil d’assurer la mise en place de ce gouvernement de transition. Le bras de fer entre opposition et parti au pouvoir n’est pas prêt de s’achever de sitôt.
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