Afin de lutter efficacement contre la circulation de produits médicaux falsifiés et qualité inférieure (MFQI), les gouvernements africains ont décidé de s’unir. C’est à dire de faire usage d’une approche collaborative et intégrée pour résoudre ce grave problème de santé publique sur le continent.
C’est dans cette optique que se tient dans la salle plénière du Centre International des Conférence de Lomé (CICL), ce mardi 23 août 2022, un évènement d’envergure. Ce dernier est organisé par le Ministère de la Santé de la République du Togo, en collaboration avec l’OMS et la Fondation Brazzaville. Il s’inscrit dans le cadre de la 72e session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique. La rencontre susmentionnée découle également de l’initiative de Lomé. Celle-ci a été lancée en janvier 2020 lors du Sommet de Lomé, au cours duquel six chefs d’État et de gouvernement africains (Congo, Ghana, Niger, Ouganda, Sénégal et Togo) ont signé une déclaration politique s’engageant à lutter contre le trafic de MFQI en ratifiant les accords internationaux existants.
Les MFQI, un enjeu de santé publique
Selon plusieurs études réalisées sur le continent, le trafic des MFQI prive les patients africains de médicaments de qualité́ abordable. « Chaque année, environ 122 350 décès d’enfants de moins de cinq ans dans les 39 pays d’Afrique subsaharienne étudiés seraient liés à l’usage d’antipaludiques de mauvaise qualité́ », indique The American Journal of tropical médicine and hygiène, 2015.
Par ailleurs, ces médicaments qui tuent, seraient également à l’origine de la fragilisation de l’économie de la santé. Les constituent également, une sérieuse menace pour la sécurité́ des pays et leur état de droit. D’après le Forum Économique Mondial, 2011, « le marché́ illégal des médicaments représenterait 200 milliards de dollars au niveau mondial ».
Alors il était impératif pour les six gouvernements africains de s’associer pour lutter contre cette activité criminelle qui menace la santé publique. Ceci en mettant en œuvre des plans nationaux de lutte contre les MFQI avec une action interministérielle et une contribution coordonnée des autorités publiques et du secteur privé.
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Faire le point et entamer de nouvelles actions
« C’est la première fois que nous Africains, nous emparons nous-mêmes du problème des faux médicaments et de leur trafic : un fléau dont notre continent est la première victime et dont les conséquences sont dramatiques pour nos populations », a déclaré Faure Gnassingbé, Président de la République du Togo.
Parmi les intervenants de haut niveau attendus on peut citer les noms comme : Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l’OMS ; Dr Matshidiso Rebecca Moeti, Directrice Régionale de l’OMS pour l’Afrique ; Minata Samaté Cessouma, Commissaire en charge de la Santé, des Affaires humanitaires et du Développement social de l’Union Africaine ; Pr Moustafa Mijiyawa, Ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de l’Accès universel aux soins du Togo ; Dr Mamessilé Aklah Agba-Assih, Ministre déléguée de la Santé, de l’Hygiène publique et de l’Accès universel aux soins du Togo et M. Richard Amalvy, Directeur général de la Fondation Brazzaville.
Au cours de cette nouvelle rencontre de Lomé, il sera question de réunir les Ministres de la Santé et ou leurs représentants pour partager des informations actualisées et les meilleures pratiques mises en œuvre pour lutter contre les MFQI en Afrique. Les ministres présents seront une fois de plus convies à optimiser la coordination de la lutte contre les MFQI au niveau du continent et à faire des recommandations dans ce sens.
S’en suivra la présentation des objectifs de l’initiative de Lomé contre les MFQI et toutes les actions entreprises depuis la signature de la déclaration politique en 2020. Toutes les autres initiatives existantes sur la lutte contre les MFQI au niveau en Afrique ne seront pas du reste.
El Professor