samedi, novembre 23 2024

Avoir accès à des soins de qualité est un droit fondamental pour tout être humain. Mais en Afrique, cette nécessité est de plus en plus difficile à satisfaire. Les centres hospitaliers publics, privés des moyens et matériels adéquats se retrouvent le plus souvent en piteux état. Résultats, des milliers de morts au quotidien dans ces hôpitaux.

En cas de maladie avérée ou de symptômes visibles, les populations éprouvent une gêne géante, à aller se faire soigner dans des centres hospitaliers publics. Les populations vulnérables sont celles-là qui subissent de la plus violente des façons la défaillance des systèmes de santé en Afrique. A quand une réforme véritable de ce secteur dans bon nombre de pays africains ?

L’attente se fait toujours longue. Si la crise de la Covid-19 a clairement ressorti les insuffisances dans les centres hospitaliers publics, l’on constate avec aberrance que rien n’est toujours fait.

Un personnel insoucieux dans les centres hospitaliers publics

Dans les hôpitaux publics africains, le constat est tristement amer et sévère. L’inhospitalité de l’hôpital est devenue la norme des agents de santé qui se retrouvent le plus souvent très débordés par l’affluence. Qu’il s’agisse des équipements de laboratoires ou de radiothérapie et même plateaux techniques, tous sont souvent vétustes. Pire encore, la qualité des soins est exécrable.

« Mon frère, suite à un accident de circulation, a été transféré dans un hôpital public du pays. Parce qu’il n’y avait personne pour répondre immédiatement de lui, il a été abandonné aux urgences sans soins et en est finalement mort », s’est tristement indigné Hervé.

« Bien qu’ils ont prêté serment de sauver des vies, ils n’ont plus aucune humanité. Si tu n’as pas d’argent pour amener directement le malade dans une clinique privée, tu risques le pire », nous a confié Eudoxie, une garde malade. « Ce sont des buveurs de sang. La mort des gens ne leur dit plus rien », a-t-elle rajouté.

Une médiocrité des soins dans les centres hospitaliers publics

Sur le continent, se faire soigner comme il se doit dans ces centres hospitaliers publics exige une bonne dose de patience. Une vertu dont les patients ne sauraient faire preuve surtout en temps d’agonie ou de malaise profond. « Ça fait trois jours que je viens dans cet hôpital sans voir le médecin qui doit me consulter. Nous sommes tellement nombreux. Seuls quelques-uns arrivent à franchir sa porte », s’est plaint Kossi fatigué d’espérer le médecin spécialiste.

Malgré le fait que ces hôpitaux regorgent d’excellents médecins ou spécialistes, le résultat obtenu n’est pas souvent le même. Une différence de traitement est clairement affichée dans la façon de s’y prendre avec les patients. Les cas de négligences ou d’indifférence des ces professionnels de santé sont également légions. Certains détournent les patients des centres hospitaliers publics vers leurs cabinets privés.

Contrairement aux pays développés, l’Afrique compte en moyenne un médecin pour 5 000 habitants. Cette pénurie d’agents de santé dans les centres hospitaliers publics pose un énorme dilemme dont les populations en pâtissent au quotidien. Cette situation déplorable est amplifiée par la fuite des cerveaux. Plusieurs professionnels de santé préfèrent plutôt apporter leur expertise en occident plutôt que dans leur pays, en raison du revenu souvent trop maigre.

Des inégalités renforcées

Même si des efforts colossaux sont déployés par les gouvernements en matière de santé, l’accès aux soins est encore plus difficile pour les ménages pauvres. Ceci en raison de leur cherté. Alors, ces populations pauvres, surtout celles vivant en zones rurales préfèrent se tourner vers des prestataires dont la quasi-totalité exerce dans un secteur privé informel. Il s’agit notamment des guérisseurs, des tradipraticiens, des marabouts et des revendeurs de médicaments non agréés.

L’instauration de la gratuité dans certaines localités a plutôt entraîné l’effet contraire. C’est-à-dire un retour à̀ la baisse dans la qualité des soins et un cercle vicieux qui accroit la mort de plusieurs patients. On peut citer entre autres, des facturations illégales des soins, un absentéisme des personnels de santé, une revente des médicaments gratuits et j’en passe.

Pour éviter tous ces désagréments, les plus nantis ou les citadins des classes moyennes et supérieures choisissent de recourir aux services des cliniques privées. Dans ces cliniques bien équipées et qualifiées se retrouvent parfois les mêmes praticiens qu’à l’hôpital public. Au mieux, certains décident de se faire soigner à l’étranger, au Maghreb, en Afrique du Sud, en Europe ou aux États-Unis.

En clair, en Afrique, il subsiste d’une part, une médecine privée payante de bonne qualité et réservée aux riches, et des soins parfois gratuits, mais de qualité inférieure, pour les populations les plus pauvres. Comme si le nombre de morts ne suffisait pas, jours après jours, le fossé se creuse davantage et occasionne de nombreux décès.

A lire aussi: SANTÉ : UN VACCIN ANTIPALUDIQUE JUGÉ EFFICACE PAR L’OMS

 

El Professor

Previous

Côte d’Ivoire/Présidentielles: Gbagbo trouve « ringard » le projet de limitation de l’âge des candidatures à 75 ans

Next

Coup d’Etat au Soudan: la transition bascule dans un nouveau chaos

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Diomaye Faye

Bassirou Diomaye Faye et Vladimir Poutine veulent préserver l’espace CEDEAO 

Tony AMETEPE

Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye s’est entretenu ce vendredi 22 novembre avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Les deux dirigeants ont échangé sur divers sujets dont la stabilité au Sahel et la situation en Afrique de l’ouest. Ils se sont convenus d’oeuvrer pour la préservation de l’espace CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique […]

Pastef

Sénégal : Le Pastef confirme sa domination avec 130 sièges sur 165 aux législatives anticipées

Tony AMETEPE

Au Sénégal, le Pastef, parti au pouvoir a largement remporté les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. La formation politique a obtenu plus des trois quarts des sièges de députés à ces élections, une victoire écrasante qui confirme sa domination. Les résultats officiels de ces élections ont été proclamés par la Commission nationale de […]

Abdoulaye Maïga

Mali: le général Abdoulaye Maïga nommé Premier ministre

Tony AMETEPE

Le général de division, Abdoulaye Maïga, a été nommé ce jeudi 21 novembre comme Premier ministre de transition. Il remplace ainsi Choguel Maïga, limogé par la junte. La nomination du nouveau Premier ministre a été annoncé par le ministre secrétaire général de la présidence, Alfousseyni Diawara, via un communiqué lu sur la radiotélévision du pays […]