Le gouvernement Klassou 2 a encore 180 jours pour poursuivre la lutte contre la Covid-19 ? Depuis l’élection présidentielle du 22 février 2020, le Togo n’a pas encore connu son nouveau premier ministre et sa nouvelle équipe. Au moment où l’attente devient très longue, plusieurs présupposées raisons ont été avancées. Parmi ses raisons, figure en bonne place la gestion de la pandémie du Covid-19. Effectivement, l’état d’urgence a été prorogé déjà par deux fois. Or, la loi habilitant le gouvernement à prendre des ordonnances a prévu 6 mois. Ce délai expire le 30 septembre. Et la pandémie fait toujours des ravages. Il urge, donc, une nouvelle prorogation.
Cette fois-ci ce n’est plus seulement une prorogation de 45 jours, mais aussi un renouvellement de l’état d’urgence pour six mois. Est-ce à dire que le Premier ministre Klassou qui sollicite cette prorogation restera en fonction jusqu’à l’expiration de ce délai ? Même si la thèse de son maintien en poste prend le dessus, il peut être demi avant l’expiration de ce délai.
Un possible maintien du premier ministre jusqu’à l’expiration du délai
La gestion du pays par ordonnances au lieu de loi ira jusqu’en mars 2021. C’est ce que le Premier ministre togolais a sollicité hier mardi à l’Assemblée nationale, réunie en plénière. Cette demande de Selom Komi Klassou a reçu l’avis favorable des 91 parlementaires.
Ces derniers ont adopté 2 projets de loi. Le premier sur la prorogation de l’état d’urgence sanitaire. La seconde porte sur l’habilitation du gouvernement à prendre des ordonnances pour protéger les Togolais contre l’épidémie du coronavirus pour 6 nouveaux mois.
Pour Klassou, « Par cette prorogation, le gouvernement avec tous les acteurs dispose de 180 jours ». Il poursuit en disant qu’il s’agit de « protéger davantage les patriotes, protéger leur emploi, leur pouvoir d’emploi ». « 180 jours pour réinventer notre façon de vivre en poursuivant notre développement économique et social », a-t-il lancé.
Ces déclarations du Premier ministre ressemblent à une déclaration de politique générale le renvoyant à ses nouvelles fonctions. Tout ceci est effectivement conforme à la constitution.
Gouvernement Klassou, vers une démission avant l’expiration
La délicatesse de la mission du gouvernement surtout en ce temps de pandémie du Covid-19 n’est plus à démontrer. Une gestion difficile de la pandémie. Avoir un nouveau gouvernement risquerait de faiblir les efforts de lutte contre la pandémie. Ces raisons sont fondées et légitimes pour le maintien du gouvernement Klassou 2 jusqu’à l’expiration de l’état d’urgence.
Mais, ces raisons ne suffisent à elles seules pour maintenir un gouvernement en place. Dans le contexte togolais, il faut rappeler que les élections présidentielles se sont déroulées depuis février 2020. Et jusqu’à ce jour, l’on n’arrive pas à faire sortir un nouveau gouvernement.
Pour le moment, le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, est préoccupé par la santé de sa population et fait confiance à l’équipe actuelle qui mène bien la mission. Cependant, tout peut changer à tout instant. D’ailleurs, que l’on ne soit pas surpris que le chef de l’Etat démette son Premier ministre dans les jours ou mois qui viennent. C’est son pouvoir discrétionnaire et il sait quand agir. Aux termes de l’article 66 de la constitution togolaise « Le président de la République nomme le premier ministre. Il met fin à ses fonctions ».
Rien n’est donc sûr que le gouvernement Klassou 2 finisse les 180 jours.
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