Après avoir séjourné un moment à la prison de Koro Toro, ils sont enfin libres. Les manifestants du 20 octobre dernier arrêtés ont recouvert leur liberté après un procès de masse à huis clos. Ils étaient 401 personnes interpellées à passer devant un juge. Le tribunal a infligé deux à trois ans de prison ferme à 262 personnes arrêtées après les manifestations.
Rappelons-le, les manifestants du 20 octobre protestaient en réalité contre la prolongation de la transition. Surtout du maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Déby fils du feu président tchadien tombé au combat. La répression des forces de l’ordre ce fameux « jeudi noir », avait fait une cinquantaine de morts.
Une libération vivement espérée
Hier dimanche, 11 décembre 2022, 139 prisonniers ont été libérés. Une nouvelle assez réjouissante pour les familles qui n’en attendaient pas moins de la part du gouvernement en ce qui concerne les manifestants du 20 octobre. Par ailleurs, 82 mineurs identifiés parmi les 401 prévenus ont été ramenés à Ndjamena et ont regagné leurs familles.
« Conformément aux décisions qui ont été rendues par le tribunal de grande instance de Ndjamena, ces gens à l’audience foraine à Koro Toro, aujourd’hui, les 139 personnes sont ramenées à Ndjamena et sont munis de leur ordre de liberté définitive. Et dès cette instance, ils sont libres de regagner leurs familles », a expliqué Mahamat Allamine Al-Rachid, deuxième substitut du procureur de la République près le tribunal de Ndjamena.
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Des manifestants du 20 octobre encore détenus
Pour ce qui est des 265 personnes encore détenues à Koro Toro, le conseil de l’ordre des avocats compte tenter une procédure en appel. Pour ce faire, il est demandé aux autorités tchadiennes que les personnes encore en détention soient ramenées dans la capitale.
Outre cela, le conseil dénonce des vices de procédures et le refus du gouvernement de mettre à leur disposition les conditions dans lesquelles les prévenus ont été emmenés à la prison de Koro Toro.
« Le barreau du Tchad reste ferme sur sa position et dénonce cette parodie de justice, ajoute-t-il. Que reste-t-il encore pour un citoyen qui pourrait être arrêté arbitrairement, détenu illégalement si les règles de procédure ne sont pas respectées ? Nous allons continuer à dénoncer, à utiliser les voies de recours pour que ces décisions tombent », a exprimé Me Djerandi Laguerre Dionro, bâtonnier-président du Conseil de l’ordre des avocats du Tchad.
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